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Photo du rédacteurAudrey-Anne Lacasse

Autosuffisance: Les réalités d'élever ses petits animaux 



J’ai la chance d’expérimenter l’élevage des animaux à petite échelle lorsque je suis chez mes parents. Leur but est d’être les plus autosuffisants que possible. Ils élèvent leurs poules pour leurs œufs frais et pour leur viande lorsqu’elles pondent moins après quelques années. Les poules étaient le rêve à ma mère. Mon père rêvait de ses lapins et j’avais une amie qui devait réduire son nombre de lapines. J’ai donc entrepris des démarches pour que le rêve de mon père se réalise. Il a reçu une jeune femelle, du nom de Flocon, gestante de huit petits lapereaux. Est-ce que j’ai besoin de vous dire que ce sont les lapereaux les plus mignons du monde? Et la maman la plus gentille et attentionnée?  


Ces mignons petits gloutons...


Au gré du printemps et de l’été, nous avons vu évoluer les lapereaux. Au début, leur mère les allaitait, puis petit à petit ils ont commencé à manger les herbes que nous donnions à Flocon. Alors nous avons augmenté la quantité pour que tous ces beaux petits lapins puissent en avoir à leur faim. Les lapereaux grossissaient à vue d’œil! Et leur bol de moulée, en plus des herbes, se vidait également à vue d’œil. Matin et soir, mes parents, ou moi leur rendions visite pour nous assurer qu’ils avaient assez d’eau et de nourriture en plus des herbes provenant du désherbage quotidien de mes parents. Rapidement, nous avons dû nettoyer la cage tous les jours pour maintenir les lapins dans un environnement propre et agréable. Après quelques semaines, nous prenions les petits lapins pour les flatter. Mon grand plaisir était d’en prendre un et de lui faire faire le tour des jardins dans mes bras. 


Les lapins grandissaient vite! Et l’espace dans la cage semblait rétrécir tout aussi rapidement. Mon père s’est attelé à dessiner le clapier qu’il voulait, puis nous l’avons construit ensemble au cours des soirées et fins de semaine qui ont suivi. Lorsque le clapier a été prêt, c’était le moment de séparer les mâles des femelles. Nous ne voulions pas de portées de lapins surprises. Les mâles ont eu le plaisir d’essayer le nouveau clapier. Pour que les lapins puissent se dégourdir les pattes en toute sécurité, nous avons construit un enclos extérieur. L’enclos est facilement démontable : en 20 minutes, le clapier et l’enclos sont déplacés. Les lapins ont donc toujours de l’herbe fraîche et notre terrain ne reçoit pas trop de fumier au même endroit.  



Peu de temps après, nous avons eu l’opportunité d’agrandir notre famille de lapins avec deux mâles adultes. Des lapins mâles après la puberté ont tendance à se battre entre eux. Ils ne pouvaient pas vivre ensemble. Mettre un lapin mâle avec nos lapines n’était pas non plus une bonne idée, car nous aurions des portées de lapins et un mâle très épuisé. Il ne restait qu’une seule solution : construire un autre clapier. Heureusement, mon père et moi avions de l’expérience. En une semaine, le deuxième clapier était construit et prêt à recevoir ses nouveaux locataires. Il a une séparation au centre pour éviter les batailles. Nous avons maintenant 11 lapins : Flocon et ses huit petits, ainsi que nos deux mâles pour la reproduction.  


Un troupeau de lapin


Mon père appelle affectueusement ses lapins « son troupeau de lapins de chair ». Je crois que c’est sa façon de se souvenir que nos lapereaux deviendront un jour notre souper. Il est facile de l’oublier et de s’attacher aux petits lapins. C’est pourquoi les bébés n’ont pas de nom. Nous nous attacherions trop, car nous les humaniserions. Pourtant, l’une de mes amies avait fait un repas de « Mammouth », son bœuf Angus. Malgré le fait qu’il était nommé, elle était capable de le manger. 


Nous ne sommes pas encore rendus au temps de l’abattage pour nos lapins. Je me fais un rappel régulier que nos lapins seront un jour notre repas. C’est pour cette raison que nous les avons. En élevant nos lapins nous-mêmes, nous avons le plaisir de côtoyer des animaux et de les cajoler. Nous savons aussi quel genre de vie ils ont vécue avant d’arriver dans nos assiettes. Je le perçois comme un échange : nous élevons avec soin nos animaux et ils nous permettent de nous nourrir à notre tour. En revanche, il faut être prêt à manger les petites bêtes que nous avons élevées avec amour. 

 

J’ai entendu des histoires de personnes qui voulaient faire la même chose que mes parents. Arrivées au moment d’abattre leur animal, elles en étaient incapables. Alors l’animal a brouté de l’herbe jusque dans sa vieillesse et les personnes sont devenues végétariennes. Si elles ne pouvaient pas abattre leur animal, pourquoi en manger un autre qu’elles ne connaissaient pas? C’est un bon point qui me laisse réfléchir. Une chose dont je suis certaine, une fois les lapins abattus, je ne peux pas les gaspiller. Je dois les manger, sinon, pourquoi les avoir abattus? 


L'autosuffisance

L’aventure d’autosuffisance de mes parents m’apprend beaucoup. L’autosuffisance est un rêve qui demande beaucoup de travail et de rigueur. Mon père récupère le fumier des animaux et nos déchets végétaux pour les transformer en un riche compost de son cru qui est utilisé pour fertiliser les grands jardins qui nous alimentent en légumes et fruits. Nous ne pouvons pas partir tous les trois en même temps pendant quelques jours en raison des tâches aux jardins et des animaux à prendre soin. L’un de nous doit rester à la maison pour garder les animaux, ou trouver un gardien prêt à venir s’en occuper tous les jours pendant notre absence. Nos choix sont récompensés par le bonheur de côtoyer les animaux. Toutefois, il faut être prêt à dire au revoir aux animaux au bon moment. C’est la partie que je trouve la plus difficile. Au moins, nous savons que nos lapins ont eu une belle vie remplie d’amour. 

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