Depuis que je suis toute petite, ma mère fait un jardin dans la cour. Dans les dernières années, mes parents ont acheté une maison avec un très grand jardin. J’ai vu les méthodes de planification de jardinage de ma mère se modifier en agrandissant le jardin. Avec l’expérience qu’elle prend, elle découvre de nouvelles plantes ou de nouvelles méthodes pour cultiver. Dans ma démarche pour comprendre le processus de planification d’un jardin, j’ai rencontré Julien Vedel de la ferme coopérative Tourne-Sol, une entreprise qui produit des semences. Il m’a prodigué de bons conseils que je veux vous partager.
Débuter le jardinage
Pour planifier un jardin, il faut considérer trois éléments très importants : l’espace à notre disposition, notre expérience et le temps que nous voulons consacrer au jardinage. Il est facile lorsque nous planifions notre jardin de vouloir mettre beaucoup de plantes, mais il ne faut pas oublier que pendant l’été il faut désherber, arroser à l’occasion, tuteurer les plantes qui en ont besoin, faire des récoltes et cuisiner ces récoltes! Croyez-moi, je me suis déjà rait avoir par le passé. Surtout, n’oubliez pas que vous voudrez profitez de l’été et faire des activités autres que le jardinage lorsque vous planifierez votre jardin.
La première année, c’est l’expérimentation : nous apprenons à gérer notre jardin et à découvrir comment prendre soin des plantes. C’est une bonne idée de commencer avec un maximum de cinq cultures différentes. Il y a beaucoup à apprendre : l’espacement entre les plantes, l’arrosage, l’ajout de fertilisants, le suivi de ses cultures et le bon moment de récolte pour ne nommer que quelques apprentissages à faire. C’est mieux de commencer petit et de réussir son jardin que de commencer trop gros et être découragé par tout ce qui est à apprendre et à faire. À notre première année de culture, on ne veut pas nécessairement commencer avec des semiî dans la maison. On va plutôt miser sur l’achat de semis. Certains maraichers en vendent lors des premiers marchés publics. Certaines cultures, comme les pois, peuvent être semées directement en pleine terre au printemps. La gestion de semis lorsque nous n’avons pas beaucoup d’expérience peut être ardue. Je ne me serais pas vue faire des semis il y a quelques années. Je manquais d’expérience.
Au fur et à mesure que nous gagnons en expérience, nous pouvons nous ajouter de nouveaux défis : ajouter des plantes à notre jardin ou fCe des semis dans la maison. J’aime beaucoup la technique de ma mère. À chaque année, elle essaie une à deux nouvelle(s) culture(s). Même si sa nouvelle culture ne fonctionne pas, elle ne se décourage pas et réessaie l’année suivante, mais en faisant une modification selon ce qu’elle a observé de la saison qui était moins bien réussie.
Une question d’espace
Si nous n’avons pas beaucoup d’espace, nous pouvons miser sur les cultures qui peuvent avoir plusieurs récoltes étalées dans le temps. Les courgettes, les concombres, certaines laitues qui repoussent bien après une coupe, les fines herbes et les tomates sont de bons exemples de plantes à mettre dans un petit potager. Les courgettes et les concombres peuvent prendre de la place. Il existe des variétés qui peuvent grimper. Donc, nous pouvons les tuteurer. Pour augmenter la productivité d’un petit jardin, nous pouvons mettre, par exemple, des laitues au pied de nos plants de tomate.
Pourquoi faire des semis intérieurs?
Certaines plantes comme les concombres, les melons et les tomates n’aiment pas le froid. Il faut donc attendre au printemps que les risques de gel soient passés pour les planter en pleine terre. En partant les semis à l’intérieur, nous avons des plants au printemps qui sont plus grands que si nous attendions qu’il fasse suffisamment chaud pour semer à l’extérieur. Nous gagnons ainsi en productivité.
Pour nos premiers semis à l’intérieur, certains légumes germent plus facilement que d’autres. C’est le cas des tomates et de petits crucifère comme le brocoli. Le poivron est un peu plus difficile à réussir. Donc, ce serait un excellent candidat pour un premier défi de production de semis après des tomates ou du brocoli. Je garderais les semis de concombres après quelques expériences de semis. Ce sont des plants fragiles qui n’aiment pas être transplantés.
Quand partir ses semis à l’intérieur?
La première chose à faire est de lire les informations sur le sachet de semences. Est-ce que votre variété tolère le gel? Votre variété a besoin de combien de jours à maturité? Ce sont des questions à se poser pour savoir quand partir ses semis à l’intérieur. Il existe des calendriers de semis que vous pouvez trouver en ligne. Essayez de trouver un calendrier qui se rapproche le plus du climat de votre région. C’est la méthode que je trouve la plus simple pour débuter avec les semis.
Comment prendre soin de ses semis?
Pour le terreau, il y a plusieurs options possibles incluant le terreau de semis commercial avec ou sans fertilisant ou encore le terreau mélangé avec du compost. Au moment de faire nos semis, la fertilité du terreau n’est pas prioritaire. Nous pouvons ajouter par la suite des fertilisants comme des extraits d’algues ou du fumier de poule granulé une fois que les plantes auront commencé à pousser. Plus longtemps nos semis restent à l’intérieur, le plus grand sera le besoin d’avoir un apport de fertilisant. Rappelez-vous : trop n’est pas synonyme de mieux! Lisez bien l’étiquette du produit fertilisant que vous achetez.
En plantant les semences, nous voulons mettre une petite pression pour qu’elles soient bien en contact avec le substrat. Certaines semences ont besoin de plus ou moins de chaleur pour bien germer. L’information devrait se retrouver sur les sachets de semences. Si nous faisons nos semis dans une pièce chauffée vers 20°C, nous ne devrions pas avoir trop de problèmes. Par contre, si nous faisons nos semis dans un endroit frais, nos semis pourraient avoir besoin d’une source de chaleur supplémentaire.
Les semences ont besoin d’humidité pour pouvoir germer. Il est important de les arroser quotidiennement. Si notre substrat, ou la terre commencent à sécher, c’est le temps d’arroser. Le substrat ne devrait pas sécher complètement, surtout si nos semences n’ont pas encore germé! Lorsque les feuilles commencent à apparaître, les racines devraient s’être développées. Il est possible d’attendre que le substrat s’assèche un peu avant d’arroser. L’assèchement du substrat permet aux racines de s’allonger pour aller chercher l’humidité qui se trouve un peu plus loin.
Certaines semences peuvent prendre plusieurs semaines avant de germer, ne vous découragez pas! Faire ses semis demande de la patience.
Transplanter ses semis
Lorsqu’il fait suffisamment chaud à l’extérieur durant le jour, nous pouvons acclimater nos plantes. Il suffit de sortir nos semis à l’extérieur dans le jour et les rentrer à l’abri le soir. Lorsque la température est suffisamment clémente à l’extérieur et nos semis adaptés aux conditions extérieures, nous pouvons transplanter nos semis en pleine terre. Certaines plantes tolèrent un certain gel. Celles-ci peuvent être transplantées à l’extérieur plus tôt que les plantes qui ne tolèrent pas le gel comme les poivrons.
Pour faire le point...
Nous voulons un jardin qui ne soit pas trop gros pour éviter d’être son esclave pendant l’été. Il faut commencer graduellement avec quelques variétés à la fois. Lorsque nous les maîtrisons, nous pouvons augmenter le nombre de cultures différentes. Si nous nous sentons prêts, nous pouvons commencer nos semis à l’intérieur. C’est important d’expérimenter à son propre rythme pour éviter de se décourager.
Le plus important : amusez-vous en faisant votre jardin!
Qu’allez-vous faire pousser cet été? Je rêve déjà de mon plant de tomate qui me suivra dans mes déplacements cet été!
Références
Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales de l’Ontario. (2022). Les zones climatiques et les dates de semis des cultures légumières de l’Ontario. [En ligne] https://www.ontario.ca/fr/page/les-zones-climatiques-et-les-dates-de-semis-des-cultures-legumieres-de-lontario. Page consultée le 11 février 2024.
Vedel, J. (2024, février 15). Choisir ses semences [Vidéoconférence].
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